Latest Articles
Here is an example of true art in Nature. We can argue day and night about what art is and what the definitions are but general understanding is that it is something more of aesthetic nature than prac.. Read More
Splendid Cocktails TRIZ Inventive Principles № 26 COPYING and № 33 HOMOGENEITY  Cocktails are much more delightful when they stay cold. You have used ice cubes for that so far. Th.. Read More
Teaching innovative design and TRIZ (theory of invention) at the University of Bath for 15 years we helped students to improve their examination scores by 20% in average. INVENTORIUM card game is the .. Read More
La technologie ouvre de nouvelles capacités de voir l’invisible, d'entendre l'inaudible, mais qu’en est-il de la capacité à comprendre ce que nous ne pouvons même pas concevoir ? Par exemple, le langa.. Read More
All Articles

Dix préjugés à propos de la Vie

Dix préjugés à propos de la Vie

Nous rêvons de voler comme les oiseaux, de nager comme les dauphins, de voir la nuit comme les hiboux... mais puisque nos corps ne sont pas "conçus" pour cela, nous utilisons des outils et machines : des avions, des sous-marins, des dispositifs de vision nocturne. Avec ces outils, nous pouvons aller dans des endroits où les humains ne sont pas censés se sentir à l’aise ou ne pas survivre du tout : l'espace, le fond des océans ou l'infiniment petit. Nous imaginons voir l'invisible, entendre l'inaudible, aller dans des endroits où les humains ne sont jamais allés, être capable de faire quelque chose d’incroyable, ce qu'aucun humain n’a jamais fait auparavant. Tous les livres de science-fiction parlent de ces rêves. Les nouvelles technologies ont permis de réaliser ces fantasmes. Mais nos ambitions évoluent tellement que même le progrès technologique, confronté à des limites, peine à les satisfaire.

La Nature vivante est une énorme source de futures capacités pour notre technologie et une énorme source d’idées pour les ingénieurs et les designers. Mais certaines des hypothèses habituelles concernant la nature de la vie soit sont fausses, soit ne peuvent être vraies et utiles que dans certaines circonstances. De belles photos sur papier glacés, de belles légendes urbaines et des mythes presque plausibles garnissent les pages de la presse de vulgarisation scientifique à propos du design biomimétique. On s'attend à des miracles qu'offrirait cette nouvelle tendance de la science et de la technologie, mais ce qu'elle proclame est-il possible ? Prenons en considération certaines de ces hypothèses populaires, largement proposées comme la base de la R&D biomimétique.

1. "La vie est toujours parfaite" ou "La Nature est toujours sage" : ce n'est pas toujours vrai.

Regardez les millions d’espèces disparues au cours de l’histoire de notre planète et celles qui s'éteignent encore de nos jours. Globalement, la raison de l’origine et du développement de la technologie elle-même (outils, transport, agriculture, médecine…) est de compenser l’imperfection de la Nature vivante. Et ce n’est pas une caractéristique unique à l’homme. Beaucoup d’animaux aussi compensent leur faiblesse en construisant des nids, des terriers ou des abris, accumulent de la nourriture pour eux-mêmes ou leur progéniture, utilisent divers objets comme outils. Donc : "Personne n’est parfait !"

2. "La Nature vivante est économe en énergie et utilise uniquement l’énergie dont elle a besoin. La vie optimise plutôt que maximise » : ce n'est pas toujours vrai.

La plupart des organismes accumulent et entreposent des quantités excessives d'aliments et/ou de matériaux. La quantité de spermatozoïdes, le nombre de grains de pollen et de graines, la taille des défenses de mammouth, la masse des dinosaures sont aussi au-delà de l’optimal. Ainsi, la nature vivante optimise, minimise et maximise : elle sait tout faire selon les défis donnés, en fonction des circonstances et des moyens disponibles.

3. "La Nature vivante recycle tout" : ce n'est pas toujours vrai.

Souvent, l’excédent est si énorme qu’il ne peut être traité ou consommé. Il  est ainsi simplement abandonné et forme p.ex. le charbon, le pétrole, le calcaire…

4. "La Nature vivante récompense la coopération" : ce n'est pas toujours vrai.

Rappelez-vous la concurrence, le parasitisme, le cannibalisme, le commensalisme et l'amensalisme, qui coexistent avec le mutualisme (symbiose). Trop de coopération et donc d’interdépendance affecte la fiabilité d’une société.

5. "La vie compte sur la diversité" : ce n'est pas toujours vrai.

Les écosystèmes nordiques montrent un niveau très bas de diversité, mais pas seulement eux. Prenons par exemple les écosystèmes herbeux. En Afrique, nous voyons une grande diversité d’espèces d’antilopes de la savane, mais dans l'environnement similaire de la prairie nord-américaine la même fonction herbivore est effectuée par une seule espèce : le bison.

6. "Tous les systèmes vivants sont dynamiques" : ce n'est pas toujours vrai.

Les processus dynamiques et statiques sont très liés entre eux. Par exemple, les coraux et la plupart des plantes sont statiques, mais leur stratégie de reproduction est dynamique.

7. "Tous les systèmes vivants fonctionnent en non-équilibre dynamique" : ce n'est pas vrai du tout.

Les systèmes biologiques sont toujours intégrés dans des systèmes vivants plus grands et le non-équilibre détruit l’intégration, tandis que l’équilibre entre ce que système obtient et ce qu'il dépense renforce son intégrité. Donc, le non-équilibre conduit à la mort, qui est aussi naturelle, et nous pouvons vouloir la provoquer. Si c’est le cas, nous pouvons apprendre de la nature comment y parvenir le plus efficacement possible.

8. "Les systèmes vivants changent et s’adaptent sans cesse" : ce n'est pas toujours vrai.

Les sociétés créent un milieu artificiel confortable au lieu de s’adapter à un milieu naturel changeant et hostile. Tout changement dans la vie coûte cher : la réorganisation n’est pas ce à quoi visent les systèmes vivants, les auto-structures durables sont l’objectif principal de l’auto-organisation dans la vie.

9. "La Nature vivante adapte la forme à la fonction" : c’est vrai parfois, mais pas toujours.

Très souvent la même fonction est produite avec des structures et des formes assez différentes. Rappelez-vous les formes des nageurs rapides, comme les baleines et les dauphins : le même effet est obtenu avec des formes radicalement différentes de leur tête. Nous disons que les requins nagent rapidement parce que leur peau est rugueuse comme du papier émeri. La peau du requin est composée d’écailles placoïdes (également appelées denticules dermiques), minuscules structures ressemblant à des dents et qui lui confèrent une texture rugueuse. Un effet important du denticule de peau consiste à améliorer l’orientation et de réduire la traînée. Mais nous disons aussi que les dauphins nagent rapidement parce que leur peau est très lisse et luisante, rendant plus efficace le déplacement dans l’eau. Les propriétés de la peau du requin et du dauphin sont opposées mais les fonctions de réduction de traînée et d'augmentation de la poussée sont atteintes pour une nage plus rapide. La peau du requin prend en charge cette fonction de façon passive, tandis que celle du dauphin le fait activement par ondulation de la peau pour supprimer les turbulences. En outre, la peau du dauphin possède, depuis le sommet de la tête jusqu'à la queue, des crêtes circonférentielles, perpendiculaires à l’écoulement du fluide. Les crêtes ont un des rainures sinusoïdales, prouvées capables d'induire des tourbillons dans les cavités, pouvant ainsi aider à contrôler la séparation du flux et réduire la traînée de pression. Tant les crêtes du dauphin que les écailles du requin sont censées augmenter l’efficacité de la natation, mais le moyen pour y arriver est très différent, alors même que ces deux créatures vivent dans un environnement similaire.

Il existe également des fonctions assurées de manière extrêmement inefficace. C’est difficile à croire, mais les femelles hyènes mettent bas à travers un passage très étroit qui traverse le... clitoris. C’est un exemple étonnant de la discordance totale entre les tailles, formes et fonctions.

En même temps, la biologie nous confond souvent en utilisant les mêmes objets ou structures pour différentes fonctions, qui ne nous paraissent pas nécessairement aller de pair. Regardez vos mains : combien de fonctions peuvent-elles remplir ? Combien de fonctions sont cachées à l’intérieur de vos doigts : les vaisseaux sanguins nourrissent les cellules avec des nutriments et de l’oxygène, les muscles permettent les déplacements et la peau protège, détecte, transpire, grandit, etc. Nous avons également des empreintes digitales uniques... cela signifie-t-il qu’elles ont des fonctions uniques à accomplir ? Ça paraît ridicule, non ? Le slogan très populaire en ingénierie et en architecture "La forme s'adapte, répond à la fonction" (la fonction crée la forme) semble être inutilisable en biologie et, partant, en biomimétique.

10. "Dans la vie tout est interconnecté" : c'est vrai, mais inutile.

L'interconnexion de tout avec tout crée un environnement dans lequel vivre est extrêmement complexe. La vie gère cette complexité et la capacité de séparer ce qui est important de ce qui n’est pas indispensable. Les valeurs et les objectifs révèlent et "séparent" les parties de la réalité qui se rapportent au but particulier de l’action.

Quelles sont alors les propriétés de la vie dont nous devons tenir compte en biomimétique design ? Y a-t-il quelque chose de fondamental à apprendre de la biologie ? Par analogie avec la physique, nous devons suivre les lois biologiques dans une gamme parfaitement définie des conditions de leur applicabilité. Mais y en a-t-il ? La biologie peut être en même temps votre meilleure amie et votre ennemi le plus acharné. Tout dépend des circonstances. Certains effets semblent très positifs dans les circonstances d'un milieu biologique, mais peuvent causer un préjudice dans un environnement humain. Pour éviter cette confusion, chaque projet de design biomimétique doit réunir une expertise professionnelle dans le processus de traduction et un biologiste très expérimenté.

Vous pourrez en découvrir plus dans notre livre "Biomimétique & Management" déjà paru et exprimer votre intérêt pour notre prochain livre de la série "Bionica" : "Biomimetics: designer's manual" en envoyant un courriel à nikolay@biotriz.com

Jean Leprince Posted by Jean Leprince

Après un parcours de plus de 35 ans dans le domaine du marketing international, Jean a contracté le virus de la créativité et de l'innovation en découvrant TRIZ, méthode qu'il a utilisée dans sa spécialité. Pas ingénieur, mais ingénieux (ce n'est pas lui qui le dit), expert agréé et fervent adepte du réseautage d'entreprises, il en connaît les méandres et utilise sa longue expérience pour apporter aux acteurs économiques les conseils les plus judicieux en matière de stratégies d’innovation. Découvrez ses activités au travers de ses sites www.acte2-marketing.net et www.biotriz.be

 

0 Comments To "Dix préjugés à propos de la Vie"

Write a comment

Your Name:


Enter the code in the box below:

Your Comment:
Note: HTML is not translated!